LE NÈGRE VOUS EMMERDE
Pour Aimé Césaire
Claude Ribbe
éditions Buchet-Chastel 140 pages
En vente partout 12?
jeudi 5 juin 20 h 30 : Claude Ribbe présente son livre su scène avec Toure Kunda à l'occasion du concert exceptionnel de Toure Kunda au Cabaret Sauvage
vendredi 6 juin 17 h à Lille : signature à la librairie le Furet du Nord
samedi 7 juin 15 h à Lyon : signature à la librairie Inversalis 49 rue Turbil 69003
et bientôt à Paris (Fnac Montparnasse, l'Ecume des Pages), Sarcelles (espace culturel Leclerc), PoInte à PItre, Fort de France, Nantes et Bordeaux.
"Une digne oraison funèbre. Orageuse et houleuse comme l'écriture de Césaire" Grégory Protche (Gri-Gri International)
"Justesse, art du lien, de la citation, bref, de la rhétorique, qui fait toute la force et la différence" (Philippe Di Folco)
Le corps de Césaire en Martinique, l'esprit
de Césaire au Panthéon !
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« Le Nègre vous emmerde ». Ce fut la réponse qu'Aimé Césaire réservait aux racistes. Claude Ribbe estime que cette formule lapidaire reste juste aujourd'hui, même après la mort du « chantre de la Négritude ».
Il explique pourquoi : avant son décès, ce n'est pas au poète qu'ont rendu visite les prétendants au mandat de Président de la République. Ils défilèrent tous à Fort-de-France, de Ségolène Royal à François Bayrou , de Dominique de Villepin à Nicolas Sarkozy.
Et puis, après l'avoir méprisé, voire persécuté, la France lui a offert des funérailles nationales et des tonnes de fleurs de rhétorique. Reste en suspens la question de son entrée au Panthéon. Faudra-t-il y mettre ou non sa dépouille mortelle ?
A partir de là, Claude Ribbe interpelle les Français. Sont-ils enfin capables de regarder en face la réalité de leur racisme ?
Claude Ribbe est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure. Il a publié plusieurs ouvrages dont Le Crime de Napoléon en 2005.
La critique de Philippe Di Folco (30 mai 2008)
Edité en jaune et rouge chez Buchet-Chastel et sous-titré "pour Aimé Césaire", le dernier livre de Claude Ribbe , auteur remarqué en 2005 pour Le Crime de Napoléon (Editions Privé), porte en lui le feu d'une analyse rédigée non pas dans l'urgence (ce qui est pourtant le cas), mais parce qu'il est toujours nécessaire de rappeler aux personnes qui daignent encore lire des livres, le peu de considérations offerts au poètes, surtout si leurs peaux sombre, leur langue bien pendue, leur ténacité irréductible, les maintient dans le camp des "irrécupérables".
On raconte que Césaire, dans les années 1930, se trouvait place d'Italie à Paris, quand un homme au volant de sa voiture lui aurait lancé : "Eh, p'tit nègre... !" Et Césaire de lui rétorquer : "Le nègre vous emmerde !". Peut-être que ce "vous" fait la marque des grands. Comme on dira d'un artiste : il a la classe. L'attitude. Juste l'attitude.
Or, il se trouve que les agents républicains de tous bords semblent là rater une belle occasion : celle de panthéoniser Aimé Césaire, j'ajouterais : "pour de vraies raisons et avec les formes" . Ribbe en offre une manifeste, et, disons-le, une magnifique démonstration. Il rappelle le parcours de ce martiniquais avant tout français, maire de Fort de France puis député (avant d'être auteur) dès 1946, mais aussi longtemps membre du PC, qu'il fut préfacé par André Breton, etc., etc., mais surtout l'auteur d'un livre qui maintient en éveil la mauvaise conscience de l'esprit colon qui sommeille encore en beaucoup de nos concitoyens : Discours sur le colonialisme (1950). Ce texte est étudié dans les collèges aujourd'hui. J'ai vérifié. La censure rappelée par Ribbe n'a finalement pas été pérenne.
Qu'Olivier Py ait rendu possible à l'Odéon le seul hommage intéressant (qui vit jouer La Tragédie du Roi Christophe écrite en 1963) n'étonnera guère les partisans d'un théâtre français joué par des français pour des français : l'entrée de Césaire à la Comédie française est récente, celle de Marie N'Diaye fait encore jaser les cons de tous bords, comme l'idée d'intituler "Continents noirs", une collection
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