[NIS_GS:] CfP Nouvelles Questions Feministes
Revue Nouvelles Questions Féministes
APPEL À CONTRIBUTIONS / CALL FOR PAPERS
Femina Oeconomica
2007, Volume 26 / 2
Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n’est qu’en 1993 que voit le jour le premier ouvrage collectif adressé à un public d’économistes professionnel·le·s et traitant d’analyses économiques explicitement féministes. Dans leur préface, les éditrices de Beyond Economic Man : Feminist Theory and Economics
(Au-delà de l’homo oeconomicus : la théorie féministe et les sciences économiques) donnent le ton de militance scientifique nécessaire à un livre pionnier: « Les féministes questionnent les sciences économiques non pas parce qu’elles sont trop objectives mais parce qu’elles le sont insuffisamment » (Ferber & Nelson 1993, notre traduction). Deux ans plus tard, toujours en anglophonie, est lancée la première revue internationale en la matière, Feminist Economics, avec comme programme de soumettre tous les domaines des sciences économiques à une critique fondamentale.
Cela fait donc peu de temps que les économistes professionnel·le·s tentent d’intégrer les leçons de l’analyse féministe dans leur discipline. Or, comme elles-ils le signalent avec énergie, la question n’est plus seulement de considérer les femmes semblables aux hommes, en ajoutant la variable de sexe dans les analyses et en commentant les différences – ce qui est la règle dans presque tous les domaines. Il faut maintenant remettre en cause les raisonnements et les outils de travail androcentriques, tout en gardant la force propre de l’approche économique. L’économie conventionnelle se concentre sur des mesures objectivées, exprimées en argent ou en temps. En reconnaissant les limites de ces mesures, les économistes féministes tentent de les remanier en proposant des modèles capables de nous aider à comprendre et combattre les rapports de domination que sont les rapports sociaux de sexe.
Ainsi nous aimerions consacrer ce numéro de Nouvelles questions féministes aux travaux, recherches ou réflexions d’économistes qui prennent en compte les rapports de pouvoir entre les sexes et notamment les contraintes sociales et institutionnelles auxquelles les femmes sont confrontées. Sur la base de ces travaux, l’objectif sera de montrer comment, en intégrant les leçons de l’analyse féministe dans cette discipline, l’économie peut, par ces apports spécifiques, contribuer à une analyse radicale matérialiste de la domination masculine. Nous nous intéressons tout particulièrement à des exemples empiriques d’analyses féministes.
Les propositions d’articles d’une page environ doivent être envoyées pour le 1er décembre 2005 en format Word par courriel à Elvita Alvarez (elvita.alvarez@politic.unige.ch) et à Ellen Hertz (ellen.hertz@unine.ch). Les articles acceptés sur propositions doivent êtres fournis (maximum de 40 000 signes, espaces inclus) pour le 1er mai 2006, accompagnés d’un résumé en français et en anglais et d’une notice biographique. Les textes seront soumis à des évaluatrices et des évaluateurs externes.
Pour toute information sur la revue :
www.unil.ch/liege/nqf
----------------------------------------------------------