De ces draps que je froisse au lieu de t'y trouver,
Quand je voudrais t'etreindre au lieu de t'y rever...
De ce café médiocre auquel tu n'applaudis
Plus jamais quand parfois je me le réussis.
De ces grains de folie qui s'egrennent en vain,
De l'eau que je ne mets plus jamais dans mon vin,
De toutes ces Martiennes qui débarquent ici
Et qui osent dormir de ton coté du lit...

De toutes ces chansons stupides et inodores
Qui me feraient pleurer, si je savais encore...
De ces visages entr'aperçus dans le métro,
Et qui m'ont fait courir cent fois comme un idiot...
De ces messages de toi que je ne relis plus,
Et que je sais par coeur - tant je les ai relus...
De celle qui déjà est sure que je t'oublie
Et qui ose dormir de ton coté du lit...

De rien de tous ces mots qui me feraient rougir
Si la honte et l'amour étaient faits pour s'unir,
De ces cris de bonheur qu'on a trop étouffés,
De tous ces souvenirs que nous avons ratés...
De ces insultes meme et toute cette boue
Dont on s'est maquillés lorsqu'on était à bout...
De ton ombre mobile qui mange ma vie
Et qui vient s'endormir de ton coté du lit,

De cet amour déjà fini,
Et qui pourtant n'en finit pas -
Delivre-moi...