« Et puis, qu’est-ce que ça veut dire, différent? C’est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leur différences... »

Camille dessine. Dessinait plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit.

Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l’existance tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grande-mère.

Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l’idée de mourir loin de son jardin.

Ces quatre-là n’auraient jamais dû se rancontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l’amour – applez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu.

Leur histoire, c’est la théorie des dominos, mais l’envers. Au lieu de se faire tomber, ils s’aident à se relever.


... Mais tu vois, si être intello ça veut dire aimer s’instruire, être curieux, attentif, admirer, s’émouvoir, essayer de comprendre comment tout ça tient debout et tenter de se coucher un peu moins con que la veille, alors oui, je le revendique totalement : non seulement je suis une intello, mais en plus je suis fière de l’être...

Il avait dessiné une spirale. Une coquille d’escargot avec un petit point noir tout au fond.
Elle ne réagissait pas.
- Le petit point, c’est toi.
- Je... J’avais compris...


Depuis l’âge de six ans, j’avais la manie de dessiner la forme des objets.

Vers cinquante ans, j’avais publié une infinité de dessins, mais tout ce que j’avais produit avant l’âge de soixante-dix and ne vaut pas la peine d’être compté.

C’est à l’âge de soixante-trois and que j’ai compris peu à peu la structure de la nature vraie, des animaux, des arbres, des oiseaux et des insectes.

Par conséquent, à l’âge de quatre-vingt ans, j’aurais fait encore plus de progrès; à quatre-vingt-dix ans, je pénétrerai le mystère des choses; à cent ans, je serai décidément parvenu à un degré de merveille et quand j’aurai cent dix ans, chez moi, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant.

Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiens ma parole.

Écrit à l’âge de soixante-quinze ans par moi, Hokusaï, le vieillard fou de peinture.

« Ensemble, c’est tout »
Anna Gavalda