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Áåç çàãîëîâêà 17-01-2008 22:13 ê êîììåíòàðèÿì - ê ïîëíîé âåðñèè - ïîíðàâèëîñü!


ECRIVASSIER


Ðàññêàç íà ôðàíöóçñêîì ÿçûêå

(Ðóññêèé òåêñò ñì. ðóáðèêó Ðàññêàçû "Ïèñàêà")


«Berkley suivait le sentier perdu dans les herbes fraîches du printemps. Il faisait beau. Le soleil brillait mais ne brûlait pas, il était tendre, ce soleil de la fin d’avril. La nature se renouvelait, se colorait aux teintes différentes. Mais Berkley n’apercevait pas cette beauté. Les pensées tristes rongeaient son cerveau. Il revenait du bureau et les nouvelles n’étaient pas de meilleures. Malgré toutes les promesses de la direction on parlait de la réduction imminente du personnel. Et parmi ceux qui allaient rester sans travail, ce pourrait bien être lui et juste au moment où il avait un grand besoin d’argent !

Comme ça, plongé dans ces réflexions désagréables, il a atteint le seuil de sa maison. Encore pensif, ayant tiré la clef de sa poche, il a ouvert la porte. Quelque chose est tombée sur le sol. Une lettre. Sur l’enveloppe il n’y avait qu’une phrase : ?A l’attention de Monsieur Berkley Bath?. Et rien d’autre : ni timbre, ni adresse. A l’intérieur un petit bout de papier avec quelques lignes rédigées d’une belle écriture :

?Berkley ! Si tu veux avoir une grosse fortune, fais ce qu’on te demande ici. Ca ne te vaudra aucune peine. Lis cette lettre à l’envers?.

- Par exemple ! En voilà encore des jeux d’enfants, - il a jeté la lettre dans la poubelle. Après la journée de travail il se sentait trop fatigué pour de pareilles plaisanteries. Ayant mis sa robe de chambre, il a débouché une bouteille de bière. Il s’est écroulé dans son fauteuil. Quelques gorgées l’ont agréablement rafraîchi. Il s’est assis nonchalamment. Mais les idées fixes ne le quittaient pas. Et tout à coup les phrases de la lettre étrange ont resurgi dans son esprit : ?Si tu veux avoir une grosse fortune ?-

- Zut ! Mais qui pourrait être ce farceur ?

Antonhy ? Mais il est parti il y a une semaine en Allemagne et ne doit revenir que dans quinze jours.

Davy était trop sérieux pour de pareilles bouffonneries.

Hélène ? Non, il connaissait bien son écriture. Il a repris cette lettre

stupide : ?Si tu veux avoir une grosse fortune? -

- Que Dieu me damne, actuellement ça ne me dérangerait point - ?Lis cette lettre à l’envers? - Berkley a éclaté de rire mais ce qu’on lui demandait ne valait en effet aucune peine et c’est en souriant encore qu’il s’est mis à lire. ?riova xeuv ut iS? - a-t-il fini » -


Sur cette phrase Edgar a posé le stylo. La feuille était toute remplie. L’ayant retournée de l’autre côté, encore vierge, il a mis dessus sa main lourde. N’ayant pas encore d’idées à propos du destin suivant de son héros, il a fermé les yeux. ?Voilà encore un de mes récits absurdes pour les feuilles de chou?, - parfois Edgar était bien autocritique ce qui ne l’empêchait pas pourtant de rester tel qu’il était. - ?Encore quelques centimes et puis ? Est-ce que c’est bien cela, mes rêves de jeunesse ?? - ayant poussé un soupir il a ouvert les yeux et ensuite sa bouche : tout devant lui il voyait un homme inconnu qui le dévisageait d’un regard effrayé. Combien de minutes sont-elles passées comme ça ? Reprenant ses sens Edgar s’est mis à observer cet individu singulier, ce qui l’a interloqué encore plus - l’inconnu était vêtu d’une robe de chambre, dans une main il tenait une bouteille de bière, dans une autre - quelques paperasses.

- Qui êtes-vous ? - Edgar s’est accouché d’une parole.

- Je m’appelle Berkley, Berkley Bath.

?Il avait lu ce que je viens d’écrire et maintenant il se moque de moi? - a failli décider Edgar mais tout de suite il a compris que c’était impossible - sa main restait immobile sur la feuille retournée du côté blanc. ?Comment a-t-il apparu ici ?? - Edgar se souvenait bien d’avoir fermé la porte.

- Comment êtes-vous entré ? Que faites-vous là ? - il a adressé cette question difficile au coupable.

- J’ai reçu ça et puis... Je ne sais plus... - l’inconnu a tendu l’enveloppe à Edgar.

Celui-ci ayant parcouru avec étonnement ce que constituait ce message et avec encore plus grand stupéfaction ayant reconnu son écriture a regardé encore une fois, plus attentivement, ce jeune homme. A peu près de trente ans, de haute taille, brun, assez beau visage avec les yeux gris et le regard perspicace, le nez fin et droit - il ressemblait bien à son héros. Et tout à coup, Edgar, ne croyant ni en Dieu ni en diable, n’ayant jamais été un homme superstitieux, il a tout compris et il a cru ! Il a cru en son pouvoir énorme et complet devant cet homme, il a compris : ce qu’il allait devenir, serait-il heureux, riche, respecté ou bien au contraire une personne misérable - cela dépendait seulement de son désir, de sa volonté, il pourrait faire avec cet homme tout ce qu’il voudrait. Même gagner de l’argent, pourquoi pas ?

Edgar a repris le stylo et s’est élancé à écrire ; il a décrit tout ce qui venait de se passer et continuait :


« Peu à peu Berkley revenait de sa stupeur. Où se trouvait-il ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Qui était cet homme, pourquoi il s’est mis brusquement à écrire en ne le remarquant plus ? C’est seulement à la dernière de ces nombreuses questions que Berkley a réussi à trouver la réponse. ?Eh, oui, bien sûr que n’ayant cru aucun de mes mots qu’il a décidé de ne me remarquer plus jusqu’à l’explication plus ou moins plausible, il faudrait inventer quelque chose? :

- Monsieur, pardonnez-moi cette plaisanterie de mauvais goût avec la lettre, sans doute, ce n’est pas la cause de ma présence chez vous, tout s’est passé plus prosaïquement : je suis votre voisin, je suis sorti pour recevoir le facteur dans la rue, à ce moment-là la porte de mon appartement s’est fermée et je suis resté dehors. Ma femme doit bientôt revenir, serez-vous si gentil pour me permettre de l’attendre chez vous ?

L’homme a posé son stylo. Il souriait avec contentement :

- Je ne suis pas fâché, moi aussi, je pourrais me trouver dans une pareille situation. Mais je ne peux pas vous laisser chez moi car bientôt je devrai partir. Je vous donnerai un de mes costumes et puis tenez ça - l’homme a donné à Berkley quelques billets de banque.

- Je vous remercie, Monsieur, - Berkley est sorti dans la rue. Il était stupéfait, choqué, abasourdi. Il regardait les rues qu’il passait et ne les reconnaissait pas. Les visages tristes des passants étaient distincts de ceux pleins de joie des gens de sa cité et peu de temps après il a compris la cause de cette différence : les feuilles multicolores, plutôt jaunes et rouges recouvraient les trottoirs avec les nombreuses mares faites par la pluie, les sommets nus des arbres s’élevaient au ciel gris - c’était l’automne ! Les gratte-ciels uniformes remplaçaient les charmantes petites maisonnettes de sa ville natale. Non, ce n’était pas son monde à lui, les pensées, une encore plus folle que l’autre ont traversé son esprit : est-ce que c’était le monde parallèle, tout à fait l’autre univers, où il ne connaissait rien et personne ? Tout ce qu’il rencontrait ici l’en assurait.

Alors cette lettre étrange n’était pas une blague, mais au lieu de la grosse fortune qui lui avait été promise il est devenu presque nu, sans abris, sans rien dans ce monde étrange. Et puis cet homme, le maître de la maison, qui était-il ? Pourquoi il lui a donné de l’argent ? Au bon c?ur, non Berkley n’y croyait pas.

L’argent que lui a donné Edgar lui suffisait à peine pour louer pour un mois une petite chambre modeste dans un hôtel de faubourg. Que faire maintenant ? La faim donnait déjà de ses nouvelles et c’est avant peu qu’il allait se trouver sur le pavé... »


« Encore un crime a eu lieu dans notre ville. La police et la mairie sont perplexes. Cette fois-là c’est le tour des banques. Quatre banques, l’une après l’autre ont été braquées par le même personnage qui en loup et en habit noir terrifie les banquiers et les propriétaires de grosses entreprises. Son ingéniosité frappe, rapide comme un éclair, il peut rendre jaloux les superhéros des romans policiers par son habilité et son courage qu’il manifeste devant le public. Qui est-il ? Personne ne le connaît, même ses anciens complices, capturés par la police avouent : ?On s’est rencontré dans une boîte, tard dans la nuit, la bagarre s’est produite. On l’injuriait mais étant plutôt du genre rapide il a vite réagit - ses adversaires ont reçu quelques forts coups de poing dans la figure. On a fait connaissance avec Berkley ( c’est par ce nom qu’il s’est présenté). Nous avons commencé à travailler ensemble. Berkley est vite devenue l’autorité dans la bande. Qui est-il ? D’où est-il venu ? Il n’en a jamais parlé. Mais sa conduite bizarre nous épatait parfois, il était comme d’une autre vie, honnête, probe, ressemblant à un intellectuel il nous confiait souvent son désir de mettre fin à tous ces crimes et que la vie pareille n’était pas dans ses habitudes, qu’elle lui était abominable, etc. Mais les nouveaux pillages organisés par lui l’un encore plus audacieux que l’autre se répétaient.? - Alors les complices du malfaiteur énigmatique ont été arrêtés et c’est lui seul qui continue de duper la police. Maintenant on peut affirmer assurément qu’après ces derniers hold-ups il est devenu un millionnaire. La seule chose qui encourage c’est ce que pendant toute cette série de brigandages il n’y avait pas de victime. » -

Edgar a mis de côté le journal. Ca y est. Maintenant il fallait finir avec tout ça. Le jeu devenait trop dangereux. Les copains de Berkley sont déjà appréhendes et lui aussi étant le bougre honnête - Edgar a sourit ironiquement - pourrait à la première occasion se rendre à la police. Une expression impropre et l’affaire sera foutue. Ca devenait de plus en plus difficile de le diriger - Edgar s’est souvenu des paroles des compagnons de Berkley concernant ?des idées bizarres? de leur chef. Il faudrait le convoquer, prendre de l’argent et puis un accident mortel à la fin du récit ce qui arrive souvent avec les héros de cet acabit...


- Une lettre, Monsieur ! - Berkley a pris avec crainte ce nouveau message. L’apparition dans un monde inconnu, la faim, le vagabondage et puis ce désir étrange des aventures du genre douteux - il a vécu tout ça à cause de la lettre magique. Il évoquait souvent ses amis - Anthony, le journaliste, David, le professeur d’un collège, ses collabos. Tous les gens honnêtes au plus haut point, qu’est-ce qu’ils auraient dit à propos de ses vols ? Berkley essayait de résister à l’aspiration aux délits mais comme quelque démon intérieur l’incitait à ces pillages devenant de plus en plus insolents, audacieux, hasardés. Il a décacheté l’enveloppe.

?Berkley ! Est-ce que tu veux retourner chez toi ? Tu te rappelles la maison où tu as apparu ici ? Je t’y attends ce soir avec le fric ?.

Désespéré déjà trouver la réponse aux événements inexplicables, il s’est précipité vite à se préparer. Est-ce qu’il voulait revenir ? Il ne rêvait que de ça en évoquant sa vie de là-bas, calme, paisible, sa ville tranquille, différente de celle-ci avec ses bruits, ses gratte-ciels et ses voyous. Dans quelques minutes les affaires ont été emballées dans une valise, au fond il a fourré des liasses d’argent. Puis il a regardé autour de lui. Il quittait cet appartement qu’il avait loué il y a deux mois. Est-ce que ça allait réussir et il ne reviendrait jamais ici ?

Comme il connaissait bien le chemin vers l’endroit où il allait souvent essayant de résoudre la question de la translation mystérieuse, il est parvenu vite à la petite maison grise au coin de la rue étroite. Il a poussé la porte. Elle céda. Le grand couloir sombre dont il se souvenait de traverser en quittant ce logis il y a six mois à peine. Brusquement la porte s’est fermée, quelqu’un l’a introduit dans une pièce et il a entendu la voix roque, très connue, la voix du propriétaire de cet appartement.

- Salut, Berkley ! Tu te souviens encore de moi, n’est-ce pas ? Il est temps de faire enfin notre connaissance. Je m’appelle Edgar, je suis ton créateur. Oui, oui, - il a éclaté d’un rire brutal. - Tu ne me crois pas, hein ? Pourtant c’est vrai, je suis l’écrivain et toi, tu es tout simplement mon héros, note, mon mauvais héros d’un récit de camelote. Tu ne me crois pas encore ? Tiens ! - et à Berkley ahuri il a tendu un paquet de feuilles remplies d’une large écriture. - Lis ça.

Berkley a pris les papiers. D’une page à l’autre il parcourait avec les yeux affolés sa vie dès le soir quand il avait lu cette lettre fatale et jusqu’à son arrivée ici. On a décrit ses actions, ses rêves, ses pensées (mais pas toutes !). Pendant ces six mois il a pris déjà l’habitude de ne pas s’étonner mais cela dépassait toutes les bornes, une minute il pensait qu’il est devenu complètement fou, il regardait dans la grosse figure de cet ?écrivassier? et ça lui était inimaginable à comprendre, impossible à saisir que lui, Berkley, se croyant toujours sûr de lui, indépendant, avec son propre point de vue, il n’était en effet qu’une marionnette, un pion, un fantoche pire qu’un esclave dans les bras de ce gratte-papier boursouflé. Le tremblement nerveux l’a soudainement secoué. Une idée lui est venue à l’esprit. Voilà le fin mot de l’énigme, alors la cause de ses malheurs, ce démon qui lui imposait tous ces vols, lui inspirait les idées sales, la fine connaissance du milieu criminel, des subterfuges divers qui ont crée le mythe d’un bandit fabuleux sorti des écrans américains - c’était cet écrivailleur, Edgar !

Edgar ne se taisait pas, il continuait à se moquer de Berkley, l’insulter, lui ordonner :

- Donne-moi de l’argent, mon petit, passe-le-moi, tu m’entends ?

Berkley ne bougeait pas, il restait planté au milieu de la pièce sans proférer un mot, les yeux pleins de colère.

- Donne-le-moi, je te dis, - Edgar a changé de ton, maintenant il articulait les mots impérativement, avec hauteur.

- Ne me prenez pas sur ce ton-là ! - Berkley restait immobile.

Edgar a sourit avec la menace :

- C’est égal, tu me les donneras car bientôt tu n’en auras plus besoin, tu n’as pas beaucoup de temps à vivre, - cette dernière phrase, qui lui est échappée involontairement, il allait la regretter. Berkley a tiré son colt l’accompagnant partout ces derniers temps :

- Mais tu as oublié, le salaud, que t’as fait de moi un bandit ! - Le coup de feu a retenti, Edgar s’est renversé, maculé du sang noir. L’arme est tombée des bras de Berkley, il s’est reculé, abattu, stupéfait, accablé. Maintenant il n’était plus le pillard, il est devenu un assassin ! Mais la haine à l’égard de cet homme ne l’abandonnait pas. En serrant la valise contre sa poitrine, il essayait de trouver une solution. Ses pensées se chevauchaient, il ne pouvait pas se concentrer. Attiré par la promesse qu’il allait rentrer chez lui, il ne désirait que ça mais ne savait que faire maintenant.

Il s’est approché de la table, ayant pris le récit fatidique il l’a examiné et subitement, comme bousculé par l’idée inattendue, il a pris le stylo, s’est penché au dessus des papiers, il a écrit... Sur le mot FIN il a disparu...


- Bravo, Berkley ! Il est formidable, ton récit, mais pourquoi tu as nommé ton héros par ton propre nom ? On ne dirait pas quand même que tu es capable de devenir un gangster, - Anthony souriait de son large sourire, plein de bonhomie.

- Oui, Berkley, qu’est-ce que c’est que ces idées délirantes, pourquoi tu a employé ton nom et les nôtres ? - Hélène a froncé drôlement les sourcils.

Berkley était entouré de ses amis, les gens qu’il aimait le plus et il se sentait heureux. On est arrivé pour le féliciter avec le succès de son premier récit, publié à l’aide de Anthony.

- Je voulais tout simplement vous amuser un peu, vous intriguer.

- Et tu as réussi. Bravo, Berkley ! Mais tu as touché de bons honoraires, n’est-ce pas ? - c’est David qui est entré dans la conversation.

?Parfaitement, mais est-ce qu’on peut comparer cette somme avec celle que nous avons gagné avec Edgar ? - a répondu Berkley dans son for intérieur.

S’il n’y avait pas cette valise avec ses affaires personnelles où il avait fourré aussi l’argent de ses braquages et ce récit qu’il avait tenu entre ses mains au moment d’achever le cauchemar de sa vie aventureuse par le mot fatal "F I N" et qui ont été transportés avec lui dans sa chambre, il aurait cru, lui aussi, que ces mésaventures extraordinaires n’étaient que le fruit de son imagination maladive.


F I N


(ñ) Ë. Ìóðàâéîâà, 2003

(ñ) Larissa Mouraviova, 2003


http://www.youtube.com/watch?v=GuGgWRyhPsI&feature=related
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